Dans un roman générationnel, Mathieu Bermann écrit un glossaire de l’amour au travers de personnages qui cherchent, qui tâtonnent, qui explorent la confusion des sentiments. « Amitié, flirt, affection, plan cul, fraternité élective — il est facile d’aimer et, tous comptes faits, pas si facile que ça. » Coup de cœur assuré. (P.O.L.)

« Parfois, j’ai impression que je pourrais coucher avec n’importe qui plutôt qu’avec la personne que je désire vraiment. »
« Ensemble, nous le sommes avec Lisa depuis suffisamment longtemps pour nous permettre de ne pas l’être au sens où l’entendent les gens. »
D’emblée, Matthieu Bermann pose les jalons d’Amours sur mesure, un roman poétique qui s’asphyxie dans l’inconsistante contemporaine, presque religion, du sentiment amoureux. Le narrateur est dans une relation amoureuse avec Lisa, et écrit sa rencontre avec Valentin, l’autre, l’étincelle, celui qu’il désire, le bon pote qui lui raconte tous ses plans cul, celui qui envoie des signaux mixtes, qui donne à découdre au narrateur, celui qui émiette son désir potentiel mais ne se dévoile pas.
« Deux amours dont je ne suis même pas sûr qu’ils soient autre chose qu’un mensonge inventé de toutes pièces, devenu ma réalité. »
L’amour factice, l’amour Tinder où l’amour à trois — Amours sur mesure explore les multiples possibilités qui enrayent l’exclusivité aujourd’hui. A travers des personnages en proie au doute, en quête d’ailleurs et à la recherche perpétuelle de la perfection amoureuse, Mathieu Bermann ausculte les ambiguïtés, le refus de se donner, les petites jalousies qui trahissent.
C’est ce prisme ultra contemporain qui donne à ce roman toute sa saveur et son identité. Bermann y rend avec brio et avec élégance les atermoiements des relations d’aujourd’hui, de celles qu’on vit et surtout de celles qu’on ne vit pas, de ces entre-deux qui obsèdent, de la facilité déconcertante à ne pas aimer, à ne pas vouloir aimer, mais à sans cesse broyer cette quête de l’amour parfait, ultime objet du désir qu’il faudrait si fort atteindre qu’on préfère ne pas le faire. Un roman sur la multiplicité des statuts amoureux à placer dans toutes les mains.